A travers une relecture de l’histoire des appartenances du judaïsme européen à l’époque contemporaine, l’objectif du colloque sera d’étudier les dynamiques à l’œuvre entre citoyenneté et cosmopolitisme ou entre particulier et universel. En effet, tout au long de la période les communautés juives européennes s’efforcent de concilier des identités souvent considérées comme contraires, en particulier dans les milieux ultranationalistes et antisémites. A l’ère de l’émancipation et de l’assimilation, de nombreux Juifs en France, en Allemagne ou ailleurs, font preuve du plus grand patriotisme aussi bien sur plan politique que culturel. Pourtant, certains choisissent aussi parallèlement des engagements cosmopolites de diverses natures jugés plus ou mois conciliables avec les identités nationales (anarchisme, socialisme, européisme…). Enfin, ces différents mouvements peuvent encore s’accompagner de la reconstruction d’une identité juive transcendant les frontières, conduisant parfois jusqu’au sionisme sans que ce dernier ne soit toujours conçu – à l’origine du moins – comme une mise à l’écart de l’Europe. Ainsi, le judaïsme européen apparaît comme un laboratoire des identités composites et partagées.